Théâtre
Avignon OFF 2012 #4: Monsieur Agop
27.7.12
Monsieur Agop est ma grosse surprise de ce Festival OFF 2012, L'histoire d'Hazzad est édifiante.
Quand je vais voir une pièce j'ai tendance à me diriger sur le comique, c'est tellement dur de faire un choix parmi toutes les pièces, toutes les affiches qui circulent dans la ville... En feuilletant le catalogue tranquillement assis sur un banc nous nous sommes arrêté sur cette pièce pourtant aux antipodes de ce que nous avions l'habitude de vouloir aller voir. Mais c'est justement l'idée de voir quelque chose de différent, que nous n'imaginons même pas qui nous a décidé. Le synopsis décrit quelque chose de touchant donc pourquoi pas.
Quand je vais voir une pièce j'ai tendance à me diriger sur le comique, c'est tellement dur de faire un choix parmi toutes les pièces, toutes les affiches qui circulent dans la ville... En feuilletant le catalogue tranquillement assis sur un banc nous nous sommes arrêté sur cette pièce pourtant aux antipodes de ce que nous avions l'habitude de vouloir aller voir. Mais c'est justement l'idée de voir quelque chose de différent, que nous n'imaginons même pas qui nous a décidé. Le synopsis décrit quelque chose de touchant donc pourquoi pas.
Le synopsis:
Hazzad débarque à l’aéroport de Marseille à des milliers de
kilomètres de chez lui. Il doit retrouver Monsieur Agop, l’homme qui l’a
sauvé quand il était enfant. Il doit lui parler, lui révéler son
secret avant qu’il ne soit trop tard. Seule adresse connue : « Monsieur
Agop, Marseille, France ». Accompagné de Yasmine, étonnante femme de
ménage, de Constantin et Calendal, loufoques frères jumeaux chauffeurs
du même taxi, Hazzad se lance dans cette quête. Au fil de cette
traversée rocambolesque de Marseille, Hazzad nous livre son incroyable
histoire.
Un message universel de tolérance et de paix.
La note de l’auteur :
Paron
Agop, c'est le nom que les Arméniens d'Arménie ont donné à mon
grand-père. Après le tremblement de terre de 1988 il a décidé, pour la
première fois de sa vie, d'aller en Arménie. Poser le pied sur la terre
de ses parents. Il avait 64 ans. Là, il y a vu la misère, la violence,
le communisme soviétique, ses ruines, les absurdités géopolitiques qui
perpétuent la haine... Il y a vu tout ça. Alors, parce qu'il était comme
ça, tout le temps comme ça, la colère l'a pris et il a décidé de venir
en aide à son pays : l'Arménie. Comme en 1942, lorsque ce pauvre immigré
avait décidé d'aider ce qui était devenu son pays : la France. La
colère, toujours la colère... Quand je pense à mon grand-père, je vois
son regard noir de colère, ses mains larges comme des battoirs, ses
insultes si violentes qu’elles auraient pu tuer. J'entends aussi son
rire, quelque soit la situation, l'humour toujours l'humour. J'admirais
mon grand père. Il était fort, il était libre, il était un héros de
cinéma. Il a vécu l'histoire que j'ai transformée en pièce de théâtre.
Il a fait cette guerre, il a détesté les turcs, il a sauvé un enfant, il
a donné son nom à une loi arménienne. J'espère qu'il aurait approuvé le
sens que j'ai donné à cette pièce. Je n'en suis pas sûr. Pour être
honnête je ne le pense pas. Mais il aurait compris ma démarche. Il
l'aurait comprise et ça l'aurait rendu fier. N'exigeons pas des victimes
d'un crime qu'ils pardonnent leurs bourreaux. Mais n'acceptons pas que
les descendants de ces victimes perpétuent la haine indéfiniment juste
pour le plaisir de susciter la pitié. Je voulais écrire cette pièce pour
redire aux enfants que rien, quoi qu'on leur raconte, ne justifie la
guerre. Rien! Je peux expliquer ça. Cette pièce explique ça. Il n'y a
pas d'âge pour entendre ça. Jean-Charles RAYMOND
J'ai beaucoup aimé cette pièce et je la recommande fortement, de par son thème trop peu abordé que ce soit à l'école (à mon souvenir) ou encore dans la vie de tous les jours (médias, cinéma...), le génocide arménien n'étant pas reconnu comme tel à part entière dans le monde, et principalement par le pays qui en est l'auteur, la Turquie. J'ai aimé prendre cette leçon d'amitié, de tolérance et d'espoir en pleine figure et j'ai aimé cette envie à la sortie de la pièce d'apprendre plus sur cette tragédie.
Les acteurs sont d'une justesse remarquable et virevoltes entre conteurs de l'histoire et personnages dont ils prennent forme pour étoffer leur récit.
Cette comédie dramatique est un grand bol d'humanité, un bel hommage et je peux aussi vous assurer qu'on rit autant qu'on est ému.
Teaser
Il reste encore 2 représentations à Avignon ()le festival s'achève demain 28 Juillet), à l'Espace Alya, vous trouverez toutes les informations de réservation sur le site du théâtre
Retrouvez également toute l’actualité de la compagnie sur: www.la-naive.fr
(Source des extraits: ici)
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