Chronique
Le courant d'air d'Alex #1 : Metronomy - Love Letters
19.3.14
Et voila, nous y sommes. Premier article
pour le retour attendu de Metronomy,
de quoi bien me mettre la pression, car devant un groupe capable d’une telle maîtrise, l’essentiel de mon travail consiste à ne pas dire n’importe quoi…

L’album démarre avec une boite à rythme
légère et lorsque la voix apparaît, pas de doute on sait où on est. A l’écoute
des premières notes, je m’attends alors déjà à entendre les mêmes recettes que
celles qui ont fait le succès de The
English Riviera, ce qui n’est en soit, absolument pas négatif, entendons
nous bien. The Upsetter ne cache d’ailleurs pas ses intentions avec dès le
début du texte Joseph Mount qui déclame: “I’m
back out on the Riviera“… très lancinant et largement mis en valeur par la
partie plus aiguë des paroles.
Une entrée en douceur qui m’a séduit par son
coté planant, qui n’est pas sans rappelé le titre Trouble du précédent
album. Je lui reconnais toutefois un coté plus mélodieux. Et au deux tiers du
morceau, le solo de guitare clean en arrière plan rajoute ce côté nostalgique
assumé, clairement exprimé dans la chanson avec les références à Prince, Deacon
Blue ou encore le titre phare de Tasmin Archer Sleeping Satellite.
I’m Aquarius et son entêtant
refrain teinté de la même électro minimaliste avait un peu annoncé la couleur
dès le mois de décembre: Non, définitivement, Metronomy n’est plus cet ovni électro
dont on annonçait le règne sur les dancefloors après le premier opus. De l’électro
oui, mais avec des synthétiseurs aux harmonies mystiques et envoûtantes, ou les
paroles se font discrètes par moment, voir secondaires.
Loin de moi l’idée de vous détailler
l’album titre par titre, je préfère partager mon sentiment après plusieurs
écoutes intégrales. A l’exception de 2 morceaux plus ennuyeux ou ni la mélodie
ni la voix rétro de Joseph Mount n’ont réussi à me donner l’envie d’appuyer sur 'repeat', je suis totalement conquis. La très grande partie de l’album,
je la garde au fond de mes oreilles avec un sentiment d’une grande maîtrise,
une pop sophistiquée et qui sonne à merveille avec des chœurs tamisés, des airs
qui vous restent en tête, et vous donne envie de chanter ou bouger.
En d’autres mots, un cocktail musical de
grande qualité et qui à n’en pas douter, vieillira très bien au fond de nos
Ipod. Il suffit de réécouter The Bay, The Look ou Trouble
du précédent album pour se rendre compte que cette musique ne prend pas une
ride. Et quand vous écoutez un artiste en vous disant que ce dernier vient
d’une autre époque, il n’est vraiment pas rare que sa musique prenne alors une
dimension intemporelle.
Love
Letters
me semble appartenir à cette catégorie d’œuvres qui n’aura jamais d’âge. Un
travail d’orfèvres orné de quelques pépites qui nous surprennent à rêver d’un
pull a col roulé taupe clair, d’un pantalon en velours mauve s’évasant sur des
chaussures à talonnettes pour revenir au son des 70’s, à danser sur Boy
Racer dont les sonorités ne sont pas sans rappeler Hot Butter et son inévitable
Pop Corn.
Une autre bonne surprise de cet album,
pour ceux qui comme moi ont pré-écouté le titre phare Love Letters sur les plateformes de streaming,
c’est de se rendre compte que sur la version du disque (oui je sais, plus
personne n’utilise le mot disque en 2014) il y a en fait une intro ! Et sans
révolutionner le morceau, cela ajoute une vraie touche d’enthousiasme lorsque
celui ci démarre…
Et quand il démarre, on n’a plus envie
qu’il s’arrête, à l’image de tout l’album d’ailleurs, très vite entré dans mes
favoris.
Love
Letters
n’est pas un chef d’œuvre, mais un album de très bonne facture aux arrangements
impeccables. Une qualité rare parmi ceux qui veulent multiplier les genres et
varier les sons. Metronomy nous balade entre la basse disco de Boy
Racer, les trompettes somptueuses de Love Letters en passant
par une sorte de clavecin numérique de Monstrous, le tout avec un flegme
bien britannique et une facilité déconcertante.
Il m’aura manqué au final, peut être un
morceau vraiment emballant avec la même force qu’avait pu l’avoir pour moi Corinne
sur The English Riviera.
Le titre éponyme garde toutefois cet atout
de nous faire danser autant que chanter, avec moins de folie peut être, mais
plus de grâce et de subtilité, et franchement je ne vais pas m’en plaindre.
J’écoute en boucle: Monstrous, pépite absolument fabuleuse, créative, inventive, géniale. ne rayez pas la mention inutile, il n’y en à pas.
Je zappe: The Most
Immaculate Haircut et Never Wanted, au rythme plus lent,
musicalement très abouties, mais dont les mélodies me parlent moins. Vous savez
ce qu’on dit, les goûts et les couleurs…
Musicalement nôtre, vôtre
Alex
Love Letters
I'm Aquarius
Monstrous
Quelques dates:
Le 24 Avril au Printemps de Bourges
Le 25 Avril à Toulouse (Zenith)
Le 26 Avril à Nantes (Zenith)
Le 28 Avril à Paris (Zenith)
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